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8 août 2011 1 08 /08 /août /2011 18:19

Quelque vingt siècles après Platon, un autre grand nom de la philosophie s'illustrera par un usage immodéré de la méthode déductive : c'est le français René Descartes.

 

Pour Descartes, la seule chose qui soit absolument sûre - la certitude initiale incontestable - c'est que nous pensons. L'homme est une substance qui pense - tout le monde connaît son fameux "Je pense, donc je suis".

 

C'est donc de là - du cogito - qu'il faut partir.

 

Le point de départ de la connaissance du réel, pour Descartes, c'est la pensée du philosophe. En elle se trouve la totalité de la compréhension du réel que nous cherchons à connaître ; en elle se trouve l'intelligence du monde.

 

"Je fermerai maintenant les yeux, je boucherai mes oreilles, je détournerai tous mes sens, j'effacerai même de ma pensée toutes les images des choses corporelles, ou du moins, parce qu'à peine cela se peut-il faire, je les réputerai comme vaines et comme fausses ; et ainsi m'entretenant seulement moi-même, et considérant mon intérieur, je tâcherai de me rendre peu à peu plus connu et familier à moi-même. Je suis une chose qui pense..." [1]

 

Comme Platon [2], Descartes considère la perception par les sens comme une corruption de la pensée pure. Il est impératif de s'y soustraire pour parvenir à penser le réel et remonter aux fondements premiers de toutes choses.

 

Ces fondements établis, il sera possible ensuite de dégager un certain nombre d'enseignements sur le plan philosophique - et même scientifique ; nous aurons en main les clefs de la compréhension du monde.

 

"L'ordre que j'ai tenu en ceci a été tel. Premièrement, j'ai tâché de trouver en général les principes, ou premières causes, de tout ce qui est, ou qui peut être, dans le monde, sans rien considérer, pour cet effet, que Dieu seul, qui l'a créé, ni les tirer d'ailleurs que de certaines semences de vérités qui sont naturellement en nos âmes. Après cela, j'ai examiné quels étaient les premiers et plus ordinaires effets qu'on pouvait déduire de ces causes : et il me semble que, par là, j'ai trouvé des cieux, des astres, une Terre, et même, sur la terre, de l'eau, de l'air, du feu, des minéraux, et quelques autres telles choses qui sont les plus communes de toutes et les plus simples." [3]

 

"Pour (...) philosopher, il faut commencer par la recherche de ces premières causes, c'est-à-dire des Principes (...) Et (...) après cela, il faut tâcher de déduire tellement de ces principes la connaissance des choses qui en dépendent, qu'il n'y ait rien, en toute la suite des déductions qu'on en a fait, qui ne soit très manifeste." [4]

 

Toute la métaphysique de René Descartes est ainsi bâtie a priori, à partir des Principes posés au départ par une rationalité qui se pense elle-même et se représente le monde, en dehors de toute influence extérieure et de toute expérience sensible. 

 


[1] Descartes, Troisième Méditation (au début), cité par Claude Tresmontant in Sciences de l'univers et problèmes métaphysiques, Seuil 1976, pp. 161-162

[2] Cf. notre article du 2 août 2011, "Quand donc l'âme atteint-elle la vérité?"

[3] Descartes, Discours de la Méthode, sixième partie, cité par Claude Tresmontant in Sciences de l'univers et problèmes métaphysiques, Seuil 1976, p. 166

[4] Descartes, Les Principes de la philosophie, cité par Claude Tresmontant in Sciences de l'univers et problèmes métaphysiques, Seuil 1976, p. 166

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7 août 2011 7 07 /08 /août /2011 08:07

Je m’appelle Jérémy Marie, né en 1986, doctorant en Lettres Modernes, licencié de philosophie, j’enseigne dans ces disciplines et je suis également critique littéraire et de cinéma.

 

Je suis venu au christianisme par la raison, avec une curiosité qui grandit sans cesse ; je me présente comme un catholique de cœur – le cœur, leb, désignant l’organe de l’intelligence dans l’univers hébraïque.

 

J’ai un amour viscéral pour toute la pensée hébraïque orthodoxe et les sciences expérimentales ; mes modèles de chercheurs sont René Girard, Claude Tresmontant et surtout Maurice Blondel – je refuse toutefois d’en être "un disciple béat" pour reprendre l’expression de Tresmontant lorsqu’il nous prévenait contre toute entropie des "commentateurs des commentaires".

 

Je me méfie de tout ce qui est a priori, intuitif, sincère, mais je préfère écouter pour ensuite comparer.

 

J’ai lu tous les livres publiés de Claude Tresmontant en prenant soin, pour chacun, de noter les remarques décisives. De plus, je rédige actuellement un exposé à son sujet. J’ai décidé de mettre à la disposition du site mes notes et mes synthèses qui répondent à un devoir de clarté, d’esprit et d’amitié.

 

Ma mission repose sur ce postulat : Si le christianisme est la vérité, comment le présenter de manière intelligible au XXIe siècle ? 

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5 août 2011 5 05 /08 /août /2011 00:00

Chers amis,

 

Ainsi que je vous l'avais précédemment annoncé [1] : en exclusivité absolue sur ce blog, voici la première partie d'une interview audio donnée par Claude Tresmontant en décembre 1996, quatre mois seulement avant sa mort.

 

Interrogé par Jérôme Dufrien - qui nous a fait l'honneur et la grâce de nous confier la diffusion de ce document exceptionnel -, Claude Tresmontant revient sur les grands thèmes de son oeuvre.

 

Dans le premier extrait que nous publions aujourd'hui, en ce jour anniversaire de la naissance du cher Professeur (il aurait eu aujourd'hui 86 ans), Claude Tresmontant nous parle d'un jeune philosophe, André Comte-Sponville, et réagit à l'un des chapitres de son ouvrage intitulé "Impromptus". 

      

 

Dans le prochain extrait, que nous publierons le 5 septembre prochain, Claude Tresmontant évoquera le néo-positivisme et nous en livrera sa critique. 

 


[1] Cf. nos articles des 14 juillet 2011, 26 juillet 2011 et 4 août 2011.

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4 août 2011 4 04 /08 /août /2011 00:00

Evènement!

 

Demain, ici même sur ce Blog, avant 18 heures, publication du premier extrait audio d'une interview exclusive de Claude Tresmontant!

 

Une occasion rêvée de découvrir (ou ré-entendre) la voix du cher Professeur et de retrouver la pertinence de ses analyses, développées dans l'ensemble de son oeuvre (près de 50 ouvrages! [1])


 


[1] Cf. Bibliographie

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2 août 2011 2 02 /08 /août /2011 19:18

Il existe deux grandes manières de faire de la métaphysique : OU BIEN je pars du sujet connaissant - de moi-même, de ma pensée propre la plus intérieure - ; je raisonne et déduis de mon raisonnement un certain nombre de conséquences sur le plan philosophique - et même scientifique ; OU BIEN je pars de l'objet connu - de l'univers physique appréhendé par mes sens, et induis de mes découvertes un certain nombre d'implications philosophiques [1].

 

La différence fondamentale entre les deux méthodes tient à la source où je vais puiser mon savoir : mon intelligence "pure", OU BIEN la réalité sensible.

 

La première méthode de raisonnement (dite déductive, a priori - celle-là même qui est combattue par Claude Tresmontant) consiste à se déconnecter du monde et de la nature perçus par les sens, et à retrouver en soi l'acte de raisonnement dans sa pureté originelle.

 

Le corps est ici clairement considéré comme une entrave à l'exercice de la raison ; l'expérience sensible comme un obstacle au cheminement naturel de la pensée ; la perception du monde extérieur comme une illusion nous éloignant de la vraie, de la pure connaissance.

 

Tout le travail du philosophe consistera à s'isoler du monde extérieur, et à débarrasser son raisonnement de toute influence étrangère lui venant des sens, de manière à produire une pensée sans mélange, lui permettant d'atteindre à la connaissance de ce qui est.

 

Un texte célèbre de Platon [2], le Phédon, développe cette conception de la métaphysique :

 

"Et maintenant, pour ce qui est de posséder proprement l'intelligence, le corps, dis-moi, est-il, oui ou non, une entrave, si dans la recherche on lui demande son concours? Ma pensée revient, par exemple à ceci : est-ce que quelque vérité est fournie aux hommes par la vue aussi bien que l'ouïe?

 

Et le Socrate de Platon de répondre à la question qu'il a lui-même posée : "Quand donc l'âme atteint-elle la vérité? D'un côté en effet, lorsque c'est avec l'aide du corps qu'elle entreprend d'envisager quelque question, alors la chose est claire, il l'abuse radicalement... N'est-ce pas par conséquent dans l'acte de raisonner que l'âme, si jamais c'est le cas, voit à plein se manifester à elle la réalité d'un grand être?... Et sans doute raisonne-t-elle au mieux, précisément quand aucun trouble ne lui survient de nulle part, ni de l'ouïe, ni de la vue, ni d'une peine, ni non plus d'un plaisir, mais qu'au contraire elle s'est le plus possible isolée en elle-même, envoyant promener le corps, et quand, brisant autant qu'elle peut tout commerce, tout contact avec lui, elle aspire au réel...

 

"N'est-ce pas, en outre, dans cet état que l'âme du philosophe fait au plus haut point bon marché du corps et le fuit, tandis qu'elle cherche d'autre part à s'isoler en elle-même?... Et donc, ce résultat, qui le réaliserait dans sa plus grande pureté sinon celui qui, au moyen de la pensée en elle-même et par elle-même et sans mélange, se mettrait à la chasse des réalités, de chacune en elle-même aussi et par elle-même et sans mélange? et cela, après s'être le plus possible débarrassé de ses yeux, de ses oreilles, et, à bien parler, du corps tout entier, puisque c'est lui qui trouble l'âme et l'empêche d'acquérir vérité et pensée, toutes les fois qu'elle a commerce avec lui?" [3] 

 


[1] Cf. notre article du 30 juillet 2011, Méthode déductive vs méthode inductive. 

[2] Comme le rappelle Tresmontant dans une note de bas de page de son très beau livre, Comment se pose aujourd'hui le problème de l'existence de Dieu (Seuil 1966, p. 45) : "Le platonisme et le néoplatonisme professaient que le monde de la matière et des corps est en fait un monde irréel, une apparence ou une ombre. Il faut se détourner de cette image afin de se tourner vers le monde des Idées qui est hors de ce monde-ci, séparé, ailleurs" - mais accessible au philosophe par une pensée dégagée de toute influence du "monde de la matière et des corps" 

[3] Cité par Claude Tresmontant, in Sciences de l'univers et problèmes métaphysiques, Seuil 1976, p. 160-161.

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30 juillet 2011 6 30 /07 /juillet /2011 10:52

Nous avons vu précédemment qu'il existe deux méthodes de raisonnement en métaphysique - et deux seules [1]. Deux méthodes qui correspondent en fait à deux points de départ diamétralement opposés :

 

- la méthode déductive, qui raisonne a priori à partir du sujet connaissant, du moi personnel, et qui en déduit toute une série de conséquences philosophiques - et même, nous le verrons : dans l'ordre scientifique ;

 

- la méthode inductive, qui raisonne a posteriori à partir de l'objet connu, à savoir : la réalité sensible scientifiquement explorée, et qui en induit toute une série de conséquences sur le plan métaphysique.

 

Ces deux méthodes traduisent "deux attitudes d'esprit différentes, opposées, par rapport au réel donné dans l'expérience.[2]

 

La méthode la plus prisée dans la philosophie moderne est sans conteste la méthode déductive - celle qui prend pour point de départ le "JE" du philosophe et selon laquelle "toute connaissance principale devra être obtenue a priori, par pure déduction à partir du moi, à partir du sujet pensant qui se connaît immédiatement lui-même." [3]

 

C'est cette méthode que nous allons analyser, décortiquer, disséquer, et comparer ensuite à l'autre méthode de raisonnement - adoptée par Claude Tresmontant : la méthode inductive, ou expérimentale, ou scientifique, qui est pour notre auteur "la bonne méthode, la seule méthode normale de la pensée." [4]

       


[1] Cf. notre article du 24 juillet 2011 : Deux méthodes de raisonnement métaphysique

[2] Claude Tresmontant, Les Métaphysiques principales, François-Xavier de Guibert 1995, p. 275

[3] Claude Tresmontant, Sciences de l'univers et problèmes métaphysiques, p. 163

[4] Claude Tresmontant, Les Métaphysiques principales, François-Xavier de Guibert 1995, p. 4

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26 juillet 2011 2 26 /07 /juillet /2011 18:59

Eh oui... plus que 10 petits jours à patienter...

 

... avant le GRAND évènement...

 

....

 

Le 5 août prochain...

 

... en exclusivité sur ce Blog...

 

... LE PREMIER DOCUMENT AUDIO DE CLAUDE TRESMONTANT JAMAIS PUBLIE SUR INTERNET!!!

 

Qui plus est : le dernier enregistrement du cher Professeur, quelques mois seulement avant sa mort...

 

... un document exceptionnel à ne manquer sous aucun prétexte!!!

 

Cette interview exclusive sera diffusée progressivement, par extraits, le 5 de chaque mois.

 

Dans le premier extrait que nous publierons le 5 août, Claude Tresmontant réagira à un texte du philosophe André-Comte Sponville, et nous dira tout le bien qu'il en pense...

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24 juillet 2011 7 24 /07 /juillet /2011 14:40

Nous avons vu que Claude Tresmontant, dans le "tohu bohu" des métaphysiques que l’homme a conçues depuis qu’il s’est mis à penser, en discerne trois grands "types" irréductibles – et trois seulement, desquels toutes les autres métaphysiques dérivent : le "type" moniste, le "type" matérialiste et le "type" monothéiste [1].

 

Toutes les métaphysiques humaines se rattachent, d’une manière ou d’une autre, à l’un de ces trois grands "types" de métaphysique, et en découlent. Ainsi par exemple : le scientisme – dont nous avons récemment parlé [2] – qui est une déclinaison de la pensée matérialiste ; le New Age – qui s’inscrit dans la tradition moniste ; le déisme – qui est une expression particulière, quoique frelatée [3], de la conception monothéiste.

 

Tout nous ramène à ces trois grandes structures de pensée que sont le monisme indien, le matérialisme grec et le monothéisme hébreu. La très grande diversité des pensées que l’homme a exprimées dans l’histoire de la philosophie peut être regroupée en ces trois grandes unités, qui sont à la pensée humaine ce qu’un phylum représente pour un groupe zoologique : à savoir le message génétique originel et primordial à partir duquel l’espèce va croître, se développer et se diversifier.

 

Il est donc erroné de croire qu’il puisse exister une infinité d’explications possibles aux problèmes métaphysiques se posant à l’esprit humain. Il n’en existe en réalité que quelques unes, à l'état chimiquement pur, en tout petit nombre. Il est dès lors permis d’espérer trouver une solution à nos problèmes, si l’on veut bien se donner la peine d’examiner à fond les quelques propositions en présence [4].

 

La perspective d’une solution se précise encore davantage si l’on considère les méthodes de raisonnement utilisées à l'intérieur de chacune des trois métaphysiques principales de l’histoire humaine.

 

S’il existe en effet trois grands types de métaphysique, il n’existe que deux méthodes de raisonnement.

 

Deux méthodes…

 

Non pas 50, ni 25, ni même... 3.

 

Deux seulement…

 

Si l’on arrivait à démontrer que parmi ces deux méthodes de raisonnement, l’une est fiable, tandis que l’autre ne l’est pas, on pourrait envisager d’éliminer la (ou les) métaphysique(s) fondée(s) sur la "mauvaise" méthode, celle(s) qui ne présente(nt) pas les garanties de vérité et qui comporte(nt) un risque d’erreur maximal. On verrait bien alors ce qui reste [5].

 

Quelles sont les deux grandes méthodes de raisonnement en métaphysique ?

 

« Lorsque l’on considère l’histoire des métaphysiques depuis environ trente siècles, on voit aussitôt qu’il existe deux méthodes possibles et réelles.

 

« Il existe une méthode qui consiste à partir d’une initiation, ou d’un mythe, – ou d’un principe posé a priori, principe qui se rattache d’ailleurs à un mythe antérieur. On obtient ainsi une métaphysique par déduction, à partir des principes.

 

« Il existe une autre méthode qui consiste à partir de l’expérience scientifiquement explorée. C’est une méthode inductive. On part des faits. On part de ce qui est donné dans l’expérience. On ne commence pas par déclarer que l’expérience a tort, ni qu’elle est illusoire, ou trompeuse, ou pure apparence, ou encore un songe.

 

« Ce sont deux attitudes d’esprit différentes, opposées, par rapport au réel donné dans l’expérience. » [6] 

 


[1] Cf. notre article du 7 juillet 2011 : Un penseur du monothéisme hébreu.

[2] Cf. notre article du 22 juillet 2011 : Tresmontant est-il scientiste?

[3] Cf. notre article du 10 juillet 2011 : Le déisme

[4] Cf. notre article du 18 juillet 2011 : L'espoir de trouver une solution

[5] On verra que ce qui reste, au terme de l’analyse, c’est une seule des trois métaphysiques en présence : en l'occurrence, le monothéisme hébreu. On aura ainsi trouvé LA solution aux problèmes métaphysiques se posant à notre humaine raison ; et on l’aura trouvé rationnellement, au terme d’une analyse philosophique, sans le recours à une quelconque "initiation" ou "révélation".

[6] Claude Tresmontant, Les Métaphysiques principales, François-Xavier de Guibert 1995, p. 275.

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22 juillet 2011 5 22 /07 /juillet /2011 18:00

[Cet article était la retranscription fidèle d'un débat qui s'est développé sur un forum - dont je suis l'administrateur.

 

A la demande de l'un des intervenants à ce débat, j'ai supprimé le présent article.

 

Je vous prie de bien vouloir m'en excuser.]

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18 juillet 2011 1 18 /07 /juillet /2011 00:00

Comme les scientifiques qui, en remontant le fil de l'histoire de l'univers à rebours de son expansion, sont parvenus à mettre au jour l'évènement primordial de son commencement (communément appelé "Big Bang"), Claude Tresmontant, remontant le fil de l'histoire de la pensée humaine à rebours de son évolution, a identifié trois grands "types" de métaphysiques - à l'origine de tous les développements ultérieurs ; c'est-à-dire : trois grandes catégories d'explication du monde, de l'homme et de sa place dans l'univers [1].

 

Trois métaphysiques...

 

Non pas 50, ni 25, ni même 10.

 

Trois seulement...

 

Il n'existe donc pas une infinité de possibilités, une infinité de solutions aux problèmes métaphysiques qui se posent à l'intelligence humaine.

 

Cette considération nous conduit à une première conclusion d'importance.

 

savoir que : "si les solutions aux problèmes posés ne sont pas en nombre indéfini - loin de là! - il est permis d'espérer d'en trouver la solution." [2]

 

Il est donc pour le moins hâtif d'affirmer que "l'on ne peut pas savoir" : "On ne peut pas savoir avec certitude si Dieu existe ; et s'il existait, on ne pourrait pas savoir de toute façon qui Il est (et quelle religion serait la "bonne") ; on ne peut pas savoir avec certitude d'où vient l'univers, ni où il va ; s'il a un sens, une direction ; si la vie même des hommes a un sens... On peut spéculer à l'infini sur toutes ces questions, mais on ne peut pas avoir de certitudes quant à leur solution".

 

Mais justement : on ne peut pas spéculer "à l'infini" sur ces questions. Pour la bonne raison que les réponses possibles ne sont pas en nombre indéfini. Il n'y en a que trois. Toutes les tentatives de réponses que l'homme a essayé d'imaginer depuis qu'il s'est mis à penser, se rattachent à l'un des trois grands "types" de métaphysique évoqués par Claude Tresmontant. Il faudrait donc les envisager tous les trois, et les analyser chacun à fond, avant d'affirmer péremptoirement que "l'on ne peut pas savoir".

 

"On ne peut pas savoir" en effet, si l'on ne traite pas ces trois types de réponse pour en éprouver la solidité sur le plan rationnel. Mais si l'on prend le temps de la réflexion et de l'étude, on verra que les trois réponses ne sont pas d'égale valeur. Que deux d'entre elles peuvent être aisément écartées. Et qu'une (une seule!) émerge naturellement.

 

Pour parvenir à ce résultat toutefois, il y a un préalable : il faut se mettre d'accord sur la méthode de raisonnement - et cela peut-être un premier lieu de débat.

 

Pour Claude Tresmontant : "la bonne méthode, la seule méthode normale de la pensée, [c'est] la méthode expérimentale, la méthode scientifique." [3] 

 


[1] Cf. notre article du 7 juillet 2011 : Un penseur du monothéisme hébreu.

[2] Claude Tresmontant, in Les Métaphysiques Principales, OEIL 1995, p. 4.

[3] Ibid., p. 4

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  • : Le blog Claude Tresmontant
  • : Blog consacré à l'un des plus grands métaphysiciens catholiques du XXe siècle, qui démontra le caractère irrationnel de l'athéisme.
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