Nous avons vu précédemment qu'il existe deux méthodes de raisonnement en métaphysique - et deux seules [1]. Deux méthodes qui correspondent en fait à deux points de départ diamétralement opposés :
- la méthode déductive, qui raisonne a priori à partir du sujet connaissant, du moi personnel, et qui en déduit toute une série de conséquences philosophiques - et même, nous le verrons : dans l'ordre scientifique ;
- la méthode inductive, qui raisonne a posteriori à partir de l'objet connu, à savoir : la réalité sensible scientifiquement explorée, et qui en induit toute une série de conséquences sur le plan métaphysique.
Ces deux méthodes traduisent "deux attitudes d'esprit différentes, opposées, par rapport au réel donné dans l'expérience." [2]
La méthode la plus prisée dans la philosophie moderne est sans conteste la méthode déductive - celle qui prend pour point de départ le "JE" du philosophe et selon laquelle "toute connaissance principale devra être obtenue a priori, par pure déduction à partir du moi, à partir du sujet pensant qui se connaît immédiatement lui-même." [3]
C'est cette méthode que nous allons analyser, décortiquer, disséquer, et comparer ensuite à l'autre méthode de raisonnement - adoptée par Claude Tresmontant : la méthode inductive, ou expérimentale, ou scientifique, qui est pour notre auteur "la bonne méthode, la seule méthode normale de la pensée." [4]
[1] Cf. notre article du 24 juillet 2011 : Deux méthodes de raisonnement métaphysique
[2] Claude Tresmontant, Les Métaphysiques principales, François-Xavier de Guibert 1995, p. 275
[3] Claude Tresmontant, Sciences de l'univers et problèmes métaphysiques, p. 163
[4] Claude Tresmontant, Les Métaphysiques principales, François-Xavier de Guibert 1995, p. 4